Drulingen
Le Chœur d’hommes d’Alsace Bossue invité aux 80 ans de la découverte du Struthof
Ce samedi 23 novembre, le Chœur d’hommes d’Alsace Bossue aura le privilège d’interpréter plusieurs chants, dans le cadre de la cérémonie du 80e anniversaire de la découverte du camp de concentration Natzweiler-Struthof. Ce sera la deuxième venue sur ce site de l’ensemble constitué de 23 voix masculines.
Le 31 août dernier, le Chœur d’hommes d’Alsace Bossue a eu l’honneur de chanter pour la première fois à l’ancien camp de Natzweiler-Struthof, à l’occasion des 80 ans de l’assassinat des résistants du réseau Alliance et du Groupe mobile Alsace-Vosges. La présence des 23 chanteurs, originaires d’Alsace Bossue et de proche Moselle, est étroitement liée à leur chef de chœur, Francis Schaeffer. « Le grand-père de mon épouse a été exécuté au Struthof », révèle-t-il. Capturé par les Allemands, il a été envoyé sur la base marine de Lorient, en Bretagne. Là-bas, il se joint au réseau Alliance et entre ainsi dans la Résistance. Dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, il a fait partie des 146 victimes exécutées d’une balle dans la tête par les troupes nazies.
Pour célébrer les 80 ans de cet événement tragique, les choristes ont interprété trois chants patriotiques : Nuit et Brouillard, Le Chant des Marais et La Marseillaise. Leur prestation a visiblement convaincu, puisque la formation sera de retour en ces mêmes lieux ce samedi 23 novembre, dans le cadre de la cérémonie du 80e anniversaire de la découverte du camp.
À l’approche de l’événement, Francis Schaeffer, successeur d’Évelyne Janes à la tête de l’ensemble depuis septembre 2023, n’a pas bousculé les habitudes de ses choristes. Ils doivent, avant toute chose, « se mettre dans le contexte et chanter en “mémoire de” », estime l’ancien directeur du conservatoire de Sarrebourg, ajoutant, au sujet d’une éventuelle – et légitime – once de stress, que celui-ci fait partie de « l’engagement artistique ».
Pour son second déplacement au camp de Natzweiler-Struthof, où se rendra le président de la République, Emmanuel Macron, le Chœur d’hommes d’Alsace Bossue interprétera les trois mêmes chants que cet été et s’associera au chœur Vox Lotharingiae pour La Strasbourgeoise. Ce dernier ensemble mixte, dont fait aussi partie Francis Schaeffer, chantera également La Voix du Rêve , composé par Arthur Poitevin, ancien musicien et déporté de Natzweiler. « On va l’enregistrer en studio pour laisser une trace audio sur le camp et on va l’apporter symboliquement à son fils qui habite à Bayeux », indique celui qui a aussi dirigé le Chœur des trois abbayes à Senones, dans les Vosges.
Ces commémorations offrent une belle exposition à la formation d’Alsace Bossue, rattachée à la paroisse protestante de Harskirchen de 2009 à 2018, année où elle s’est montée en association sous la présidence du Harskirchois Daniel Neubauer, par ailleurs toujours en poste. « On a un répertoire relativement étoffé, soutient ce dernier. On se joint aussi à d’autres paroisses dans un rayon de 20 kilomètres autour de Harskirchen. » Mais depuis leur prestation estivale au Struthof, ils sont très sollicités pour des commémorations patriotiques. « Ça permet de nous faire connaître », apprécie le Drulingeois Christian Hauth, secrétaire par intérim et membre du chœur. Après le Struthof, précédé par la cérémonie des 80 ans de la libération de Drulingen vendredi 22 novembre, le chœur d’hommes sera à Sarre-Union le 4 décembre, puis à Keskastel le 8 décembre pour des événements semblables.
Des prestations entrecoupées par le concert de la Sainte-Cécile ce dimanche 24 novembre à la salle polyvalente de Drulingen, où ils se joindront à la philharmonie locale. Sans oublier les diverses fêtes des aînés dans les communes du secteur. Pour parfaire leurs gammes, les chanteurs se retrouvent tous les lundis soir (19 h-21 h) dans la salle de réunion de l’ancienne mairie de Drulingen. « Depuis le mois de juillet, une fois par mois, on fait une répétition délocalisée en Alsace Bossue », informe Daniel Neubauer.
Leurs voix masculines ont ainsi déjà résonné à Mackwiller, Wolfskirchen, Sarre-Union et Keskastel. Le public y est à chaque fois le bienvenu. Et Francis Schaeffer fait preuve d’optimisme quant à la concrétisation d’un autre projet, de répertoire, à savoir l’interprétation de l’œuvre de Franz Schubert, Gesang der Geister über den Wassern ( Chant des esprits sur les eaux , en français). Les choristes ne sont plus à un défi près !
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